mercredi 10 août 2011

Bilan

Quand j'étais petit - situation qui arrive à tous les humains - on m'envoya en pension en région parisienne depuis un petit village minier. On prenait d'abord un omnibus qui nous amenait de Libercourt à Douai et là on montait dans l'express qui nous déposait à Paris. Tant que je voyais ma gare, puis ma maison, puis le toit de l'église et les dernières habitations du village, je me sentais chez moi. Puis on abordait Lesforest où il y avait une piscine. C'était le début de l'inconnu et de la séparation pour trois mois. Mais un jour, je me suis dit que le fond de mon jardin touchait celui de mon voisin et lui le fond du sien touchait celui de son voisin de l'autre côté et de proche en proche je me suis rendu compte qu'en réfléchissant ainsi on pouvait arriver jusqu'au portes de mon collège. Le seul problème c'est que de jardin en champ, on gagnait en étrangeté.

C'est de cette manière qu'il faut penser de Pékin. Somme toute, il n'y a que 8400 km qui nous sépare et ce n'est rien par rapport aux 380 000 km qui nous séparent de la Lune ou aux 5 millions qui nous permettraient de visiter notre soleil. Mais voilà, il y a ce facteur d'étrangeté. Eh bien dans les années 1980, dans "Libération" on avait parlé d'une grave étude sur ce problème. Et l'auteur avait conclu que l'étrangeté dépendait de la distance entre deux points géographiques.

En fait la distance entre les Chinois et nous a commencé à s’agrandir quand les humains sapiens ont quitté l'Afrique vers 70 000 ans avant aujourd'hui. Les uns sont partis vers l'Europe, d'autres vers le Moyen Orient et les derniers vers l'Asie. Cette distance s'est consolidée pendant des dizaines de milliers d' années où, au début, tous les humains furent des chasseurs cueilleurs. On estime que la densité évoluait autour d'un humain au km². Puis ce fut la révolution agricole avec la domestication des céréales et des plantes vivrières et surtout celles des animaux dont le cheval et le bœuf. Certes ils nous apportaient la viande énergétique mais surtout le transport rapide et la traction si on les compare à la marche à pied. A ce moment là commence les grandes migrations qui deviennent rapidement de grandes invasions. Et ... l'occasion de se retrouver mais hélas comme étrangers et ennemis.

Mais que s'est-il passé pendant ces 70 000 années de séparation? Le langage est apparu mais chacun le sien. Ce qui renforce l'idée que l'autre est un barbare parce qu'il parle un langage impossible. Et quand l'écriture s'impose là aussi c'est la foire. Alors que dans le bassin méditerranéen on en arrive à un alphabet d'une petite trentaine de voyelles et consonnes, les chinois inventent jusqu'à 40 000 caractères   - même si 9 000 sont véritablement en cours - qui ne sont ni des voyelles ni des consonnes mais au début des mots signifiants puis des demi mots.  Allez donc apprendre le chinois, vous verrez qu'on a plus vite fait d'apprendre le langage des sourds muets !

Somme toute, ce n'est qu'une histoire de distances et non un mystère ou un quelconque génie qui voudrait qu'une langue soit plus belle ou plus utile qu'une autre.

Mais ce qui concerne la langue concerne également les mœurs et les coutumes, la gestion de l'état, la vie en société plus généralement l'éthologie. Il y a beaucoup de gens qui ont une vision hiérarchique où les gouvernants gouvernent, les riches s'enrichissent, les pauvres s'appauvrissent. Cela est vrai pour tous les humains sauf que les chinois le font à la chinoise, les français à la française et qu'en permanence pour ces raisons d'étrangeté, les français finissent pas estimer que leurs solutions sont plus adaptées tandis que les chinois en pensent de même en ce qui les concerne. C'est pour de telles raisons mais aussi parce que nous avons tous besoin de nos ressources de vie  et de reproduction que parfois la pénurie nous amènent à nous servir chez les autres d'autant plus qu'ils sont moins civilisés que nous. Salut à Cortes, Pizarre, à tous les colons venus d'Europe qui s'emparèrent des Amériques, de l'Afrique, du Moyen Orient et qui espérèrent avaler l'Asie dont la Chine.
Nous aurions tort peut-être de trop y revenir sauf que dans quelques années, l'Empire du Milieu risque de devenir l'Empire de la Terre. Mais il est bon de ne pas oublier que nous sommes tous des égoïstes quand nous sommes les plus forts et des altruistes quand la chance tourne. Mais l'Empire du Milieu surmontera-t-il la pollution des villes, la pénurie des matières premières voire la coalition du reste du monde. Malheureusement, nous devons penser à ce problème et quelles que soient les réponses, nous préparer à être égoïstes ou altruistes.

mercredi 3 août 2011

mercredi 3 août 2011

Reportage - mercredi 3 août 2011
 
 Cette fois, il s'agit d'atterrissage: être à Pékin le matin c'est à dire dans un univers à 8400 km d'ici et de se retrouver à Paris au soir, il faut gérer cela en douceur: ranger les porcelaines fines avant de sortir les beaux ustensiles français.

Hier matin nous avons quitté l'hôtel à 7h ( 1h du matin en France) en espérant trouver un taxi. Mais il y avait trois valises. Ce n'est que le troisième - attente de 5 mn, ce qui est satisfaisant - qui a accepté d'en mettre deux sur le siège droit avant et une dans son coffre. Les taxis sont moins grands qu'à Paris. Puis métro, puis train rapide vers l'aéroport, tout s'est passé comme une lettre à la poste. Dans l'Airbus, il y avait une rangée centrale de 4 sièges et deux rangées latérales de deux sièges. Pas de problème et à Helsinki, l'Airbus était plus petit: trois d'un côté et trois de l'autre. Le RER par rapport à Pékin était poussif car plutôt que de faire les points principaux gares et Aéroport Orly, il faisait omnibus: faut pas ruiner les taxis!

Les premiers contacts avec la rue parisienne sont dépaysants. Là bas le trottoir sert à se déplacer. Il y a parfois des bancs mais c'est minoritaire alors qu'ici, il y a toute une vie, les gens parlent, font du lèche vitrine, se restaurent ou boivent un coup. Là bas, c'est encore  une culture paysanne: on bosse, on fait des choses utiles avec le bon côté souriant et paisible. Mais si on se promène bien à 20° c'est moins vrai à 35°. Et surtout il n'y a aucun périphérique ou autoroute qui découpent Paris en mille morceaux. Même la Défense parait un peu village à côté de cela.

Et puis aujourd'hui, il pleut ici. Dans l'hémisphère nord, les vents dominants étant donné la rotation de la Terre, soufflent d'Ouest en Est. Nous avons la mer à l'Ouest, et il pleut et Pékin comme New York ont la mer à l'est et alors c'est la canicule sans eau. Et l'hiver contraste, la mer adoucit le climat et à Pékin et New York il fait froid et il y a beaucoup de neige. On en sortira pas des lois de la nature